Le parfum. Probablement l’un des produits où l’on remarque le plus rapidement et facilement les différences de qualité. Même sans nez affuté, on pourra ainsi facilement sentir la différence entre un parfum haut de gamme et un parfum de marché, que ce soit au niveau de l’odeur, de la manière dont il tourne, ou de sa longévité. Mais pourquoi cela ? En découvrant la manière dont est conçu un parfum, nous allons voir que cela est loin d’être une mince affaire et nécessite beaucoup de savoir-faire et de matières premières, ce qui explique donc aisément pourquoi un parfum à 5 euros ne sera jamais à la hauteur de nos espérances…

parfum état libre d'orange

Le parfum en bref 

Le parfum nécessite un équilibre extrêmement pointu. Le parfumeur va utiliser une centaine si pas plusieurs centaines de composants pour obtenir le résultat et l’émotion voulus. Il ne s’agit pas de mélanger au hasard, mais de créer une formulation très rigoureuse, qui passera par plusieurs phases de test et de modification.

 

Pyramide olfactive du parfum

Son but sera ainsi de créer un univers olfactif composé de trois « notes », qui forme la pyramide olfactive :

La note de tête : la senteur la plus volatile et éphémère, celle qui s’estompe donc le plus rapidement. Souvent des notes fraiches, vertes, d’agrumes…

La note de cœur : celle qui définit le plus le parfum, moins forte que celle de tête, elle reste beaucoup plus longtemps. Ce sont généralement des senteurs fruitées, fleuries ou encore épicées.

La note de fond : l’équivalent olfactif de l’arrière-gout, la note de fond est plus diffuse, très discrète ; c’est l’odeur qui reste après plusieurs heures sur la peau et elle peut prendre plusieurs jours pour s’évaporer totalement. Ce sont des odeurs plus profondes : boisées, suaves, cuirées, vanillées…

Plus on va accentuer la note de tête, plus l’odeur sera fraiche et « jeune » ; plus on accentuera la note de fond, plus l’odeur sera riche et puissante.

 

Parfum, eau de parfum, eau de Cologne 

Qu’est-ce qui différencie parfum, eau de parfum, eau de toilette et eau de Cologne ? Tout simplement la concentration de l’odeur, de l’essence odorante. Ainsi, un parfum a la plus haute teneur en essence de parfum, l’eau de parfum arrive en deuxième position (environ 16%), puis l’eau de toilette (environ 10%) et enfin l’eau de Cologne (6%). Le taux d’alcool change également, avec le plus d’alcool (et ça se sent) dans l’eau de Cologne.

Du fait de cette différence de concentration, l’odeur d’un parfum sera plus durable que celle d’une eau de toilette par exemple.

 

Les matières premières

La première étape dans la fabrication d’un parfum réside dans la sélection des matières premières qui vont ainsi nous permettre d’ajouter des odeurs. Il y a à la fois les matières premières naturelles et les matières synthétiques.

Les matières premières naturelles comprennent donc les fleurs, particulièrement utilisées dans la conception de parfum, les fruits, les épices, les écorces, le musc (même si le musc est plutôt synthétique désormais).

Cela nécessite des quantités impressionnantes : par exemple 3 tonnes de pétales de roses pour extraire 1kg d’huile essentielle !

Les odeurs synthétiques sont quant à elles issues de laboratoires. Qu’on ne s’y trompe pas, les odeurs synthétiques ne sont pas forcément moins chères à la fabrication, cependant elles permettent une création sans limites et sans problème de disponibilités de matières premières naturelles.

Il y a des odeurs qu’on n’arrive pas à extraire naturellement comme le muguet et inversement des odeurs qu’on ne peut pas recréer artificiellement à ce jour comme le patchouli. De manière générale, il y a toujours une part importante d’ingrédients naturels dans les parfums de bonne qualité.

 

Distillation, extraction ou expression 

Il s’agit de trois méthodes d’extraction des odeurs.

La distillation consiste à chauffer à haute température de l’eau avec la matière première naturelle dont on souhaite recueillir l’essence. On va ainsi recueillir la vapeur d’eau qui va retourner à l’état liquide et se séparer de l’huile essentielle.

L’expression est quant à elle utiliser pour les essences d’agrumes. Il s’agit de percer des petits trous dans l’épluchure du fruit pour récupérer le jus qu’elle contient. Les huiles essentielles sont ensuite séparées de l’eau via une centrifugeuse.

Ensuite, l’extraction fonctionne avec un solvant. On mélange les plantes avec du méthanol, de l’éthanol ou un autre solvant et on chauffe le tout. Avec l’évaporation, on obtient la « concrète », qu’on mélange à de l’alcool pour supprimer l’huile, puis qu’on filtre et purifier pour obtenir « l’absolue ».

Il existe également l’effleurage, technique ancienne et laborieuse qui consiste à utiliser de la graisse animale pour recueillir l’odeur, mais celle-ci n’est que très peu utilisée de nos jours, mise à part parfois sur des fleurs très délicates comme le jasmin.

 

L’assemblage du parfum par le Nez 

Intervient ici le travailleur du « Nez » (du parfumeur) pour faire et tester la formulation du parfum, les mélanges. Il va travailler à obtenir un résultat équilibré, utilisant pour cela de nombreux ingrédients, certains en quantité infime, qu’on ne pourra donc pas sentir, mais qui participeront à soutenir les autres odeurs, à les mettre en valeur, à équilibrer le tout…

 

Dilution et macération du parfum

Le nez va ainsi arriver à sa composition de concentré odorant, qui va être dilué (généralement dans de l’alcool). Selon la dilution, il obtiendra un parfum, une eau de parfum, une eau de toilette ou une eau de Cologne.

Le « jus » va alors macérer plusieurs semaines et sera ensuite refroidi à 0°C environ. Une fois refroidi, il est filtré de ses impuretés, éventuellement coloré, et mis en bouteille.

 

Voilà, vous savez tout de la complexité du parfum ! Tout un monde dans ces petits flacons qu’on affectionne tant.

N’hésitez pas à nous rendre visite en magasin pour des conseils en parfumerie.

 

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